Vallée du Thouet + St Gen NP
La Vallée du Thouet et Saint-Généroux
(Mathilde)
Bonjour à tous et bienvenue dans le Nord-Poitou. Nous nous trouvons ici dans le Pays Thouarsais, au cœur de la Vallée du Thouet et plus particulièrement dans la commune de Saint-Généroux. Tout d’abord, je vais me charger de vous présenter la Vallée du Thouet de manière générale, puis je vous présenterais le village de Saint-Généroux et son pont sur lequel nous nous trouvons puis Gwendoline vous présentera par la suite l’église que vous pouvez voir ici.
Donc, comme je vous le disais, nous nous trouvons ici dans la Vallée du Thouet. Le Thouet est une rivière qui prend sa source à côté de Parthenay en Gâtine, pays qui se situe un peu plus au Sud du département que là où nous nous trouvons. C’est également un des derniers affluents de la Loire. Pour commencer, voici un bref historique de cette vallée. La vallée était à l’écart des grands centres de la Gaule romaine et est apparue au Bas Empire en tant que territoire peu peuplé traversé d’Est en Ouest par quelques voies antiques. Au IVe siècle, le Christianisme se répand dans la vallée. Parmi ses évangélisateurs il y a Saint Hilaire le premier évêque de Poitiers. Le nom de Thouet apparaît seulement aux VIe, VIIe siècles sous le nom de « fluvius Toarum »dans la charte de l’abbaye de Saint Florent à Saumur.
Cette vallée est une vallée encaissée, de par la présence du Thouet. Elle traverse 3 pays : la Gâtine dont la plus grande ville est Parthenay qui s’illustre par ses vallées granitiques, le Thouarsais dont la plus grande ville est Thouars et le Saumurois que vous connaissez, qui s’illustrent eux par leurs plaines calcaires.
Le Thouet était autrefois une voie de communication commerciale. Elle garde des traces des différentes époques qu’elle a traversées grâce à ses petits villages, ses ponts et ses gués qui vont de l’architecture médiévale à la Renaissance et qui en font tout le charme. Nous parlerons d’un de ces ponts, plus particulièrement, celui où vous vous trouvez, tout à l’heure.
La rivière abrite de nombreuses espèces piscicoles comme des brochets et des carpes et constitue ainsi une bonne réserve de pêche. Elle fait donc l’objet d’études et de travaux de préservation rigoureux afin de protéger au mieux cette biodiversité. Parmi ces travaux d’entretien on compte l’arrachage de la jussie qui est une plante envahissante qui perturbe l’équilibre de la rivière car elle détruit des végétaux dont les poissons ont besoin pour vivre. On note également la création de 2 frayères à brochets dans la vallée.
La vallée est également ouverte au tourisme car des balades en vélo, à pied, à cheval, voire même en roulotte peuvent s’y effectuer. L’été ont lieu aussi dans la vallée des fêtes musicales ainsi que des jeux du monde entier.
Vous avez des questions ?
Bien, passons maintenant à la commune de Saint-Généroux.
La première chose que je peux vous dire est que de nombreux sites archéologiques y ont été découverts. La plupart des stations préhistoriques ont été détectées par photographies aériennes. Il s’agit d’enceintes de terre de l’époque néolithique. La commune est également dominée par une colline où se trouvent des vestiges d’un ancien château que l’on ne peut pas voir car ils sont cachés par la végétation.
Cette commune porte le nom de Saint-Généroux car Saint-Généroux était un moine de l’abbaye de Saint-Jouin de Marnes dont la dépouille se trouve sous la fondation de l’église, mais Gwendoline vous en reparlera.
En ce qui concerne le pont sur lequel nous nous trouvons, c’est un pont roman du XIIIe siècle qui a été construit après l’église par les moines de l’abbaye de Saint-Jouin de Marnes dont on vous parlera également tout à l’heure. Ce pont est contemporain au pont du Cadoré à Argenton-les-Vallées et au pont neuf dit « Pont des Chouans » qui se trouve à Saint-Jean-de-Thouars.
Suivez-moi afin que l’on puisse profiter au mieux de son architecture (déplacement à côté, sur la zone d’herbe). Le pont est composé de 5 arches, les 2 arches latérales sont en arc brisé quant aux 3 arches centrales, elles sont en plein cintre. Ses piles massives se terminent par des avant-becs triangulaires que nous voyons du côté où nous sommes et de l’autre côté par des arrière-becs rectangulaires. Ces becs se poursuivent comme vous l’avez certainement vu tout à l’heure jusqu’au parapet où ils se transforment en refuges sauf sur la pile extrême, rive gauche qui a été remaniée. Ces refuges étaient des endroits où les piétons pouvaient se déporter lors du passage d’un charriot car ce pont était le seul moyen de traverser le Thouet. D’autres traces de réparation sont visibles à divers endroits en partie haute. Les bandeaux des voûtes sont à double-rouleau, tout le monde voit ce que signifie à double-rouleaux ?
Je vais vous inviter à remonter sur le pont afin de vous y montrer quelques derniers éléments. En effet, je disais tout à l’heure que des charriots tirés par des chevaux circulaient sur ce pont, ainsi, ces éléments de pierre que vous voyez dans les coins évitaient aux roues du charriot ainsi qu’aux chevaux de se cogner dans les coins du pont et ainsi de se blesser ou de blesser d’autres personnes.
De plus, vous avez sans doute remarqué la présence de cette croix qui est la croix de Saint-Généroux. Le pont est souvent évoqué dans les légendes locales comme l’œuvre de Dieu ou l’œuvre du diable. En réalité, c’est grâce aux dons des fidèles qu’il a pu être construit, c’est donc une œuvre pieuse. La chaussée des ponts accueille souvent une croix ou un calvaire placés au milieu pour protéger les voyageurs. C’est le cas de celle-ci.
Pour conclure, ce pont a été utilisé jusqu’en 1967 et est désormais fermé à la circulation automobile mais l’autre pont parallèle que vous avez sûrement vu est venu se substituer à ses fonctions originelles. Cependant, le franchissement du Thouet dans cette commune pourrait remonter au passage de la voie romaine Poitiers-Angers, appelée anciennement chemin de Saint-Hilaire. Mais aujourd’hui ce pont reste dans la mémoire locale et fait partie intégrante du patrimoine poitevin.