Eglise St-Jean Montmartre

Emilie, au coeur du marché de Noël et des répétitions de la chorale, parvenait tout de même à nous faire une belle présentation de l'Eglise Saint Jean de Montmartre. Vous trouverez ci-joint sa visite en français, accompagné d'un lexique ... et de ses sources !!! Visiblement Emilie est la seule qui se soit souvenue que pour les visites de Paris, j'avais demandé les sources... Tant pis pour vous ! lol

 

 

 

Sources :

 

Site www.saintjeandemonmartre.com site de la paroisse de St Jean, voir onglets histoire et architecture

Béatrice De ANDIA (sous dir.) + Simon TEXIER, Eglises parisiennes du XXème siècle, architecture et décoration, éd. Action artistique de la ville de Paris, coll. Paris et son patrimoine, 1996.

 

I -  Extérieur

 

1 – Présentation générale

 

L’église Saint Jean l’Evangéliste, appelée Saint Jean de Montmartre, a été commandée par l’abbé Sobbeaux à cause du manque de place dans l’église St Pierre de Montmartre. En effet, St Pierre était la seule église paroissiale de la commune de Montmartre et la croissance démographique ayant beaucoup augmenté, elle n’était pas suffisamment grande pour accueillir l’ensemble de la population de Montmartre. Ainsi, St Jean se situe rue des Abbesses, au milieu de la colline de montmartre.

 

Elle a été construite entre 1894 et 1904 par l’architecte Anatole de Baudot. Baudot était inspecteur général des Monuments historiques. Il a appris son métier auprès d’Henri Labrouste (rationalisme) et de Viollet-le-Duc. C’est pourquoi ce dernier a marqué de son influence cette église à l’aspect néo-gothique.

 

L’originalité de cette église réside dans la technique utilisée pour sa construction. En effet, c’était la première fois que le béton armé était utilisé pour un édifice religieux.

Cependant, cette innovation a causé des problèmes à l’abbé et à l’architecte : on leur a intenté un procès en raison des règles d’urbanisme. Leurs opposants ne croyaient pas que le béton armé pouvait supporter le poids de la construction. Baudot avait prévu de bâtir des piliers de 50 cm de diamètre pour 25 m de hauteur. De plus, le plancher ne devait être que de 7 cm d’épaisseur.

Alors, Baudot et Sobbeaux ont fait une démonstration dans le jardin du presbytère. Sur une dalle d’1 m², ils ont construit des piliers sur lesquels ils ont posé une planche. Puis sur cette planche, ils ont déversé 1500 kilos de sable et …  la structure a tenu bon (ne s’est pas effondrée).

Cela a donc démontré que le béton armé était un matériau résistant.

2 – Façade

 

Mais se posait aussi le problème esthétique du béton, ils ont alors décidé de faire un revêtement de briques. C’est pourquoi on ne peut pas voir le béton sur l’extérieur de l’édifice. A noter que St Jean est la seule église en briques de Paris.

 

On remarque le clocher étroit flanqué de deux tours, qui sont alignés sur le reste de la rue des Abbesses .Ceci est dû à une autre règle d’urbanisme (la règle d’alignement).

 

Pour toutes ces raisons, la construction de St Jean a pris 10 années.

 

On peut voir les trois statues disposées sous le porche d’entrée. Elles ont été réalisées par Pierre Roche. Celle du milieu représente Saint Jean avec le poison, les deux de côté sont des anges. On est ici face à une illustration de l’Art Nouveau en France (qui utilise les lignes courbes).

 

II – Intérieur de l’église

 

1 – Construction

Je voudrais vous en dire plus à propos du système de construction de St Jean. En fait, Baudot a utilisé une autre innovation à l’intérieur de l’église. Il s’agit du système Cottancin (du nom de l’ingénieur qui l’a créé, Paul Cottancin). Ce système consiste à lier chaque brique à l’autre par la même tige de fer. Tout ce fer forme alors le cadre de l’église, comme un squelette. Autour de ces « briques armées », Baudot a mis du béton et il a couvert le tout de béton gris, tel qu’on peut le voir dans l’ensemble de l’intérieur de l’église.

 

Si vous regardez le plafond, vous pouvez observer la voûte à coupoles. Chaque coupole est en fait composée de deux coupoles séparées par un espace de 4 cm rempli de liège et de mâchefer. Cela permet d’isoler l’intérieur de l’église du bruit et du froid extérieurs. Les coupoles que l’on voit ont été couvertes de plâtre afin de permettre la décoration. Malheureusement, l’église n’a pas eu assez d’argent pour achever la décoration (après la première guerre) et c’est pourquoi elles sont nues, seulement grises comme le béton qui recouvre le reste de l’édifice.

 

2 – Vitrail central

 

Le carton a été réalisé par Pascal Blanchard et l’on doit le vitrail à la famille Destournel, en 1901, alors que l’église n’était pas encore terminée.

Le vitrail représente la mise en croix de Jésus.

On peut remarquer une symétrie entre la gauche et la droite avec la croix pour axe.

A droite : les gardes qui jouent les vêtements de Jésus aux dés.

A gauche : deux femmes en pleurs.

Juste à droite de la croix : St Jean.

Juste à gauche de la croix : la Vierge.

Au pied de la croix : Marie Madeleine.

En toile de fond à la scène : Jérusalem.

 

En haut du vitrail, deux anges et deux représentations figurées : la lune et le soleil (avec des visages « humains »).

 

Les traits du Christ sont réalisés dans le style Art Nouveau.

La bande d’écoinçons en bas représente les Quatre Vivants, appelés aussi le Tétramorphe. Au milieu d’eux, un agneau symbolise Jésus. On peut voir exactement les mêmes représentations sur le maître autel, avec, dans l’ordre, le taureau ailé, l’aigle, l’agneau, l’homme ailé et le lion ailé. Cet autel est purement dans le style 1900 (Belle époque).

 

De fait, vous pouvez remarquer que l’ensemble de la décoration de l’église est tirée de l’Apocalypse de St Jean. D’où le nom de l’église.

 

III – Annexes

 

Cuve baptismale : créée par Goudji, artiste montmartrois contemporain. Réalisée dans les années 2000, en ferronnerie (poissons), pierre sculptée (marbre ?) et argent (cuve). Il a fallu une souscription publique pour la financer, qui a rapporté 14 000 euros.

 

Fondation : terrain de 44 x 20 m. Dénivelé de 10 m entre plancher crypte et rue des Abbesses. 26 piles enfoncées de 12m dans le sol.

 

Hauteurs : composées de trois travées carrées et de deux travées rectangulaires. Les travées carrées sont surmontées de coupoles. Les 2 coupoles de la nef sont surmontées de clochetons. Les deux tourelles qui bordent le portail sont des tours d’escalier octogonales presque aveugles. La galerie autour du vaisseau central a un rôle de contreventement général en reliant à mi-hauteur les parois extérieures de l’église aux piliers (contreventement = assemblage de charpente destiné à parer aux déformations d’une partie de l’édifice).

 

Artistes :

-   Alfred Plauzeau : peintures chœur

-         Jac Galland : vitraux (sauf celui du chevet)

-         Pierre Roche : sculptures porche et maître autel

-         Pascal Blanchard : cartons vitraux

-         L. D. Tournel et fils (famille Destournel) : grand vitrail de chevet

-         Arthur Joseph Gueniot : sculptures de marbre blanc

-         Eugène Thierry : peintures chapelles St Jean et Vierge

-         Jean Villette : vitraux chapelle St Sacrement

 

Vocabulaire anglais :

Béton armé : reinforced concrete

Intenter un procès : to put on trial

Faire une démo : to build a sample (littéralement : construire un échantillon)

Démonstration : “on a square meter concrete paving, they built pilasters on which they put a board and on it poured 1500 kilos of sand and it didn’t collapse”

Revêtement de briques : brick covering

Art Nouveau : Modern style

Tige de fer : iron rod

Marie Madeleine : Maria Magdalena

Les 4 Vivants : the four Living Creatures

Tétramorphe : Tetramorph

Agneau : lamb

Cuve baptismale : baptismal font

Commentaires (2)

1. Steve 07/01/2010

Je suppose que sous le porche ce n'est pas Saint Jean et le POISON, mais Saint-Jean et le POISSON non ? ^^

2. Steve 08/01/2010

En fait je retire, puiqu'il s'agit d'un calice empoisonné il n'y a aucun poisson dans le coin mdrrr

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