C'est Benoît qui donnait le coup d'envoi de cette journée, en nous présentant, dans le bus, les Bords de Loire et l'Anjou blanc. Voici sa visite en français. ... On parle d’Anjou blanc à cause de l’omniprésence de la pierre de tuffeau et ce jusqu’à la Daguenière où l’Anjou noir avec l’ardoise et le schiste prennent le relais.
Citons pour commencer quelques chiffres afin d’illustrer l’aspect impressionnant et capricieux du fleuve. La Loire c’est + de 900 km de longueur dont 260 km (entre Sully/Loire et Chalones/Loire) faisant partie du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2000 car elle représente selon l’association internationale un intérêt historique une large diversité végétale et animale. Également grâce à la beauté naturelle des paysages des bords de Loire. Son débit varie généralement entre 800 et 900 mètres cube/seconde mais il peut atteindre 7000 mètres cube/seconde en cas de crue.
A sa source, le fleuve est qualifiée de sauvage jusqu’à Nevers, ensuite jusqu’à Orléans on parle de Loire moyenne, c’est à cet endroit que la Loire prend véritablement forme et rythme. Enfin jusqu’à Nantes on parle de Loire royale et ce en rapport avec le rôle prépondérant qu’elle a jouée dans la région mais aussi et surtout aux volontés ininterrompues notamment des rois de France à aménager la Loire et ses rives.
La digue ou levée s’est construite sur un délais de 7 siècles. C’est Henri II Plantagenêt (XIII ème)qui le premier décide de construire une digue d’environ 2 mètres afin de protéger les cultures aux alentours de Langeais des fréquentes inondations. Au XV ème, le Bon Roi René décide de l’étendre non plus seulement aux abords de Langeais mais Louis XI lui prend l’Anjou. Ce dernier décide de continuer l’expansion de la levée et fait monter la construction de la digue à 3-4 mètres. Louis XIV la fait monter à 5 mètres et enfin Louis XVI à 7 mètres, c’est-à-dire comme on peut la voir aujourd’hui.
On voit donc bien que l’intervention de l’homme et ses tentatives de maîtrise du fleuve sont anciennes et même plus puisque l’on peut attester déjà ces tentatives aux Andegaves, tribu gauloise à l’époque de César, dont on peut encore voir les traces dans la villes les Rosiers.
La relation entre Loire et Homme durant très longtemps était fondé sur le commerce et la navigation qui le permit jusqu’à l’apparition du chemin de fer. Ainsi, au XIX ème siècle, la navigation était tellement bien développé qu’on pouvait aller de Nantes jusqu’à Paris grâce au canal de Briare, et ce dans un laps d’un mois environ. Les bateaux de Loire - la sapine faite de bois sapin venant plus probablement des rives de la source de la Loire. Ces bateaux allaient jusqu’à Nantes où ils étaient revendus pour bois de chauffage. Ce type d’embarcation était donc réservé à un usage particulier - la gabare, très fréquente, inspirée des techniques vikings. Elle mesure entre 20 et 30 mètres de long et possède une grande voile carré ou rectangulaire. Grâce à la gabare il était possible de rejoindre Nantes à Orléans entre une et trois semaines et elle pouvait accueillir environ 50 tonnes de marchandises. - le coche d’eau, sorte de diligence fluviale. Elle apparaît au XVII ème. C’est un bateau qui était tiré par un cheval sur la rive. Il s’agissait donc d’une embarcation plutôt économique. - la toue, qui date du X-XI ème et qui mesure entre 10 et 15 mètres et qui supporte en son milieu le plus souvent une tour cabanée faisant office de logement pour les pêcheurs/navigateurs/marchands. Elle était également très fréquente car très pratique. Ainsi la navigation au XIX ème était en plein explosion grâce notamment à l’apparition des bateaux à vapeurs ou « inexplosible » mais la naissance et l’expansion du chemin de fer ont soudainement changé la donne Cependant, aujourd’hui quelques villes ont tenté de faire revivre ces traditions. Par exemple, entre Orléans et Beaugency, a lieu chaque année et ce depuis 3 ans le festival de Loire en octobre où il et possible de voir des gabares et personnes déguisées en mariniers de Loire.
La digue de Loire est également un endroit privilégié pour admirer une diversité de faune et de flore unique. En se baladant silencieusement, vous pourrez ainsi rencontrer des castors, loutres, ragondins, cormorans, mouettes, chouettes, chauve-souris et autres martins -pêcheurs. Il faut compter plus d’une douzaine d’espèces de poissons. La flore est également très variée, parmi les espèces les plus fréquentes, citons les frênes dits têtards qui grâce à ses racines partie au maintien des berges, les saules pourpres ou blancs, et les peupliers dits noirs qui aiment pousser sur ou proches des bancs de sable. La forêt que constitue toutes cette faune est appelée ripisylve.
Pour conclure : la Loire a souvent été qualifiée de sauvage, capricieuse (cf les nombreuses crues). L’homme a depuis longtemps tenté de la maîtrisé avec plus ou moins de succès et continue de le faire avec un respect certain. Pour preuve on l’appelle aussi royale, majestueuse. D’où analogie de certains avec une femme. L’Homme a ainsi du faire depuis toujours avec les avantages et les inconvénients de ce fleuve , un des plus importants d’Europe. ...
Itinéraire
=> St Clément des Levées => Les Rosiers, où des traces des Andegaves(tribu gauloise) ont été retrouvées. Quelques toues sont souvent visibles. => La Menitré sur Loire => Saint Mathurin sur Loire, présence de petites cabanes de chasseurs sur des îles. En face, il y a St Rémy la Varenne où il y a les vestiges d’un prieuré du XII ème siècle qui assura sa prospérité durable grâce a son moulin. Cela montre biens les liens étroits et anciens entre hommes et Loire. => La Bohalle, où la levée en pierre et sa fonction de protéger les terres agricoles de face à la Loire sont bien visibles. => Daguenière et Anjou Noir.
... Vocabulaire spécifique à la Loire
La grève La boire Le mort d’eaux Le dhuis - lit majeur ou grande Loire - lit mineur ou petite Loire. Le bec