BLOIS Loges/Cour ext/L XII FR

Château de Blois

 

 

Façade des Loges, Cour extérieur et façade Louis XII

 

 

Bienvenue au château royal de Blois. La première chose que l’on peut observer en arrivant est la magnifique façade des Loges construite sous le règne de François Ier (1494-1547) entre 1514 et 1524 plus précisément. Pour cela, il a fait appel à un architecte italien Dominique de Cortone, dit aussi le Boccador (également à l’origine du projet de l’Hôtel de Ville à Paris). D’ailleurs le nom de loges vient de l’italien « logia » et cette façade sans son style s’inspire grandement de celle de palais des Doges de Venise.

Sur cette façade, on peut admirer une série de niches non liées entre elles créant une sorte de galerie régulière. On peut également constater une recherche de symétrie ici presque parfaite. Tout ces éléments confirment l’influence italienne de cette façade.

Cependant, il faut aussi préciser que certains éléments sont particuliers et annoncent la Renaissance typiquement française comme les échauguettes situées en dessous des fenêtres sur lesquelles on peut voir des scènes sculptées des 12 travaux d’Hercule et d’autres scènes de sa vie ( très à la mode à l’époque sur les coffres notamment). Il faut également parler des arcs en anse de panier au dessus des mêmes fenêtres.

Il faut savoir enfin que cette façade surplombait de magiquement jardins créés par Louis XII, père de François Ier et qu’elle fût créée par-dessus l’ancienne muraille de défense médiévale que l’on peut d’ailleurs encore distinguer aujourd’hui. Cela nous prépare bien au panorama architectural pour le moins large que constitue la cour intérieure du château.

Si l’on continue vers l’entrée du château on aperçoit un bout de la salle des États Généraux du XIIIème , et nous arrivons à présents sur l’actuelle place du château.

Avant d’être une charmante place ouverte offrant une jolie vue sur la ville de Blois et la Loire, cette esplanade était en fait l’avant cour fermée et insérée dans l’ensemble de la forteresse et c’est la que se déroulaient les joutes et tournois de chevaliers. D’ailleurs si l’on regarde de plus près la façade de l’entrée, on peut voir les deux balcons d’où le roi Louis XII (1462-1515) et sa femme Anne de Bretagne(1477-1514) assistaient à ces joutes.

Cette aile dans un pur style gothique fût construite par Louis XII entre 1498, c’est-à-dire la même année qu’il devient roi ,et 1503. Avec lui le château de Blois passe du statut de simple forteresse à celui de château royal notamment parce que ce dernier a grandi ici et qu’il appréciait particulièrement la région du blésois. Pour ce nouveau statut il fallait une aile à la hauteur, Louis XII demanda donc la construction d’un somptueux bâtiment avec une façade en brique entremêlées de pierres blanches. Cette façon de construire était très à la mode à la fin du XVème en France mais aussi en Europe du Nord.

Sur cette façade on peut voir des fenêtres à meneaux surmontées par des lucarnes sculptées qui tranchent les lignes horizontales de briques. Si l’on regarde de plus près, on peut également distinguer

les monogrammes de Louis (L) et sa femme Anne (A).

 

Au dessus de la porte d’entrée actuelle est creusé une niche dans laquelle se trouve une statue équestre de Louis XII représenté ici comme un roi guerrier. D’ailleurs, pour anecdote son cheval a une posture purement esthétique mais en fait impossible avec les 2 jambes du même côté levées en même temps. Cette statue est donc très symbolique et représentative de la volonté d’affirmation de pouvoir de la part du roi. Il faut préciser que cette statue n’est qu’une reproduction effectué par Félix Duban au XIXème siècle, l’originale ayant été perdue.

En dessous de cette statue équestre se trouve

l’emblème de Louis XII c’est-à-dire le porc-épic faisant allusion à sa devise « Qui s’y frotte s’y pique ».

 

Enfin, à travers cette façade d’apparence purement gothique, on peut déjà apercevoir les prémices de la Renaissance avec les candélabres, les arcs surbaissés et quelques arabesques et l’évolution que connaîtra l’architecture française (cf façade des Loges vu précédemment).

 

Parlons à présent de l’aile Gaston d’Orléans (1608-1660), nommée ainsi en référence au célèbre frère du roi Louis XIII (1601-1643). En effet ce dernier, animé par des ambitions royales car son frère n’avait pas d’héritier, fit construire cette aile, chef d’œuvre de l’architecture classique à la française. Pour ce faire, il fit à François Mansart (grand-oncle de Jules-Hardouin architecte du château et des jardins de Versailles ).

L’intérieur de cette aile dévoile un véritable trésor architectural également dirigé par François Mansart. En effet, on peut y admirer une superbe double voûte (en fait, deux superposées, un peu comme l‘intérieur du Panthéon) en pierre richement sculptée de décors végétaux et d‘allégories. On appelle ceci une voûte en arche de cloître, notamment à cause de la forme de l’ouverture de la première épaisseur qui rappelle celle d’un cloître. Cette première épaisseur ouverte, donc, mène à une deuxième qui est en fait une coupole surmonté par un lanternon.

À cause de problèmes financiers mais également de la naissance du futur Louis XIV le projet de Gaston doit être stoppé. En 1660, ce dernier meurt et le château n’est plus possession royale et l’aile classique richement décoré au plafond reste sans escaliers ni parquets.

Après une première politique de restauration de l’aile Renaissance dans les années 1840 et 1850 grâce à Félix Duban, une seconde au début du XXème avec Alphonse Goubert va s’attacher à l’aile Gaston d’Orléans. Ainsi, ce dernier réhabilite l’aile classique en faisant construire un escalier d’honneur, droit, inspiré de celui du château de Maisons-Laffitte dessiné par Mansart. On peut donc noter une volonté de rester dans l’esprit du XVIIème (présence de balustres), un certain respect de ce qui avait été imaginé.

Finalement, ce bâtiment, après avoir été un musée au début du XXème, est aujourd’hui accueille une salle pour des expositions temporaires et des salles réservées pour des conférences.

 

 

Vocabulaire :

Échauguettes = corbel balcony

Arc en anse de panier = handle basket arch

Niche = niche

Avant-cour = forecourt

Joutes = jousts

Fenêtres à meneaux = mullion windows

Lucarnes sculptées = sculpted dormer windows

Porc-epic = porcupine

Qui s’y frotte s’y pique = that it rubs it strings

Candélabre = candélabre

Arc surbaissé = lowered arch

Arabesque = arabesc

Voute en arche de cloître = cloister’s arch voult

Escalier d’honneur = honor stairs

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