CHATEAU DE BLOIS : intérieurs (Aile François 1er et Salle des Etats)
Bonjour à tous, je suis Mathilde et avec moi vous allez visiter les intérieurs de l’aile François 1er ainsi que la Salle des Etas généraux.
Pour commencer, je vais vous donner quelques éléments à propos de l’aile François 1er, puis nous entrerons dans la Salle des Etats généraux, et enfin, je vous présenterai les intérieurs de l’aile François 1er. Si durant la visite vous avez des questions, n’hésitez pas à me les poser.
Avant d’entrer, il y a quelques éléments que vous devez savoir. Tout d’abord que François 1er succède à Louis XII qui meurt le 1er janvier 1515, il a alors 20 ans et est marié à Claude de France qui a été élevée à Blois et demeure attachée au château de son enfance. En juin 1515, le roi entreprend un nouveau logis d’inspiration Renaissance avec le fameux escalier à vis que vous avez vu tout à l’heure. Les travaux durent jusqu’en septembre 1518. Il semble que François 1er ait donné des instructions précises. Ce serait probablement Dominique de Cortone dit Il Bocador qui aurait été consulté pour la construction de l’aile François 1er. Il a aussi réalisé une maquette pour le château de Chambord. Cependant, la construction de l’aile a été confiée à Jacques Sourdeau qui était présent à Blois depuis 1502. De 1534 à 1535, ce sont les travaux sur les charpentes de l’aile et de la Salle des Etats généraux qui sont entrepris. Quant au mobilier et à la bibliothèque du château, ils seront transférés en 1539 à Fontainebleau.
Je vais vous demander de me suivre afin que nous puissions parler de la Salle des Etats généraux. Cette salle a été construite par le Comte Thibaut VI en 1214. C’est la partie la plus ancienne du château encore debout mais aussi la plus ancienne salle gothique de France. Elle était utilisée pour faire la fête mais a aussi servi de salle de justice à deux reprises. En effet, sous le règne d’Henri III, l’action politique devient la plus intense et il y convoquera les Etats généraux à 2 reprises pendant la période des guerres de religion. En 1576, on y réclamera la suppression de la religion protestante et en 1588 on décidera de faire assassiner le Duc François de Guise après que le roi ait feint de se réconcilier avec lui. Cette salle de 500m² a été restaurée par Félix Duban de 1861 à 1866 qui a aussi restauré la Sainte-Chapelle de Paris, contemporaine à cette salle. Elle a gardé ses dispositions anciennes c’est-à-dire 2 nefs couvertes d’un lambris en bois séparées par une file de 6 colonnes aux chapiteaux à crochets qui supportent les 2 voûtes en berceau. Elle a également conservé une fenêtre du XIIIe siècle, celle-ci. Félix Duban a restauré le décor peint en s’inspirant de la polychromie en usage au XIIIe siècle. Il a également restauré le pignon percé de grandes fenêtres du XVIIe siècle et l’escalier néogothique. Quant aux fenêtres à meneaux elles sont faites dans le style du XVe siècle.
Continuons maintenant la visite avec le deuxième étage et la chambre d’Henri III. Tout d’abord, il faut savoir que c’est une chambre d’apparat, c’est-à-dire que cette pièce servait à recevoir des gens mais qu’une fois reçus, le lit était démonté et les tapisseries et tentures décrochées. Après le passage des invités la pièce était donc vide. Le lit est d’ailleurs un lit à colonnes peintes à l’or du XVIe siècle avec des pieds de lion. On sait qu’il a appartenu à une personne importante mais on ne sait pas qui. Cela dit ce n’est pas le lit original mais un lit qui appartient au Louvre a été déposé ici. C’est-à-dire que si le Louvre veut le reprendre, il est en droit de le faire. On dit aussi que c’est dans cette pièce que le Duc de Guise aurait été assassiné le 23 décembre 1588 et qu’il se serait écroulé au pied du lit du haut de ses 2,06m après avoir été pourchassé par 8 soldats sur ordre d’Henri III. Mais c’est faux, il était caché dans le cabinet neuf, il n’a donc pas pu être tué ici.
Je vais maintenant vous montrer une pièce très particulière, le cabinet de la Reine ou Chambre des Secrets qui est un cabinet de travail ou studiolo pour reprendre le terme italien. Cette pièce est la seule du château à avoir conservé son décor d’origine qui a tout de même été restauré en partie par Félix Duban notamment en ce qui concerne le plafond et la cheminée. Cela en fait donc le seul cabinet royal de la Renaissance du XVIe siècle conservé en France. On y trouve un lambris de 237 panneaux sculptés de candélabres à l’Italienne peints et dorés, à la mode des années 1520. Ce cabinet dissimule 4 placards à mécanismes secrets qui renferment des livres et des objets d’art de la Renaissance. Comme Catherine de Médicis n’était pas très aimée, on raconte que les placards étaient secrets et renfermaient des poisons alors qu’ils étaient cachés pour des raisons purement esthétiques. Ils s’ouvraient en défaisant le bas du meuble où il y avait une pédale qui permettait d’actionner l’ouverture du placard, c’est pour cela que ce cabinet était aussi appelé Chambre des Secrets. De plus, ce cabinet dit de la Reine a en fait été aménagé pour François 1er dès la construction du bâtiment. La porte du fond est d’ailleurs la limite de l’aile dédiée au roi.
Suivez-moi. Cette fois-ci, nous nous trouvons dans la chambre de la Reine Catherine de Médicis. Cette chambre est également une chambre d’apparat, car, rappelons-le, il n’existait pas de chambres à coucher à l’époque. Le lit est donc là pour s’asseoir et se nomme donc lit d’apparat. Vous aurez certainement remarqué ce monogramme : il permet de confirmer que nous nous trouvons bien dans les appartements de Catherine de Médicis épouse d’Henri II puisque les 2 C enroulés sont pour Catherine de Médicis et le H pour Henri II. Mais deux autres hypothèses ont été avancées : le C à l’envers pourrait être un D et désigner Diane de Poitiers, la favorite d’Henri II mais c’est très peu probable car on se doute bien que Catherine de Médicis n’aurait pas vraiment apprécié la blague. Cependant, il pourrait s’agir d’un D qui signifie Henri le Deuxième. C’est également la pièce dans laquelle Catherine de Médicis mourut le 5 janvier 1589.
Nous allons maintenant traverser une pièce qui correspond à la galerie de la reine. Nous n’allons pas y rester longtemps mais je vais quand même vous dire deux mots. Le sol que vous voyez ici, François 1er ne l’a jamais vu car c’est un sol de type Moyen Age. Sous François 1er c’était de la faïence qui a été très abîmée car elle était sous du goudron qui a été posé lorsque le château a été utilisé comme caserne. Je rajoute d’ailleurs que les salles de cette aile ont été utilisées de 1515 à 1575 car par la suite, la Cour s’est fixée à Versailles. Ce n’est que de 1788 à 1845 qu’elles seront réutilisées, quand le château deviendra une caserne militaire.
Nous allons finir la visite avec cette dernière pièce : la salle du roi. Elle est de style Renaissance et comme dans les autres pièces, les motifs et les couleurs utilisés pour les murs sont basés sur des enluminures et des tapisseries de l’époque. Le mobilier que vous voyez est bien du XVIe siècle mais pas de Blois car les châteaux étaient très peu meublés et les meubles royaux qui s’y trouvaient n’étaient pas si sobres. Ils étaient recouverts de tissu, dorés, incrustés de pierres précieuses… Cependant, le trône que vous voyez ici a été réalisé en 2007 dans le style des meubles royaux du XVIe siècle. Les 2 cheminées, elles, ont été restaurées à l’identique. Dans cette pièce, on voit aussi 2 lettres : C et F ainsi que 2 animaux : une salamandre et une hermine. En effet, François 1er est représenté par son monogramme F et par son emblème, la salamandre. Quant au C et à l’hermine, ils représentent Claude de France, épouse de François 1er.