VISITE DE TOURS
(Mathilde)
Bonjour à tous. Je suis Mathilde et avec moi, vous allez visiter la Basilique Saint-Martin. Tout d’abord, je vais commencer par vous faire une brève introduction historique sur la vie de Saint-Martin, puis je vous présenterai l’ancienne basilique et ses deux tours, la Tour Charlemagne et la Tour de l’Horloge puis je vous parlerai de la nouvelle basilique. Si au cours de la visite vous avez des questions, n’hésitez pas.
Tout d’abord, regardez-bien le dôme de la basilique car nous en reparlerons tout à l’heure.
Si vous voulez bien me suivre. Pour commencer, je vais vous faire un bref historique sur la vie de Saint-Martin de Tours. Saint-Martin est né en 316 à Savarie en Pannonie, actuelle Hongrie, de parents païens. Il a passé toute sa jeunesse à Pavie en Italie où son père était militaire dans l’armée romaine. A 15 ans, il fut obligé de rentrer lui aussi dans l’armée romaine où il fit son service dans la cavalerie. En 337, en mission à Amiens en France, il partagea la moitié de son manteau avec un pauvre qui mourait de froid. C’est le fameux don du manteau. On pourrait penser qu’il a été mesquin de n’en donner que la moitié mais en fait, il portait le manteau rouge des officiers de l’armée romaine payé en partie par l’armée impériale donc il ne pouvait donner que la partie qui lui appartenait. C’est pourquoi il coupa le manteau avec son épée. Suite à ce don, il eut la révélation de la foi et se convertit au Christianisme. C’est pour cela qu’il décide de quitter l’armée en 356. Il se mit alors au service de Saint-Hilaire, évêque de Poitiers qui le nomma exorciste. Il retourna en Pannonie et convertit son père, mais sa mère refusa. Puis, il revint en France retrouver Saint-Hilaire et s’installa comme ermite à côté de Poitiers, à Ligugé, où il y fonde le premier monastère d’Occident. Enlevé par les Tourangeaux qui voulaient en faire leur évêque, il fut élu évêque de Tours en 371. Il créa par la suite le monastère de Marmoutier à côté de Tours et fonda les premières églises rurales de la Gaule. Il mourut en 397 à Candes-Saint-Martin et fut enterré à Tours trois jours plus tard.
Attardons-nous maintenant sur l’ancienne basilique Saint-Martin. Le premier édifice en l’hommage du saint fut construit en 437 par l’évêque Saint-Brice, son successeur. Il s’agissait alors d’une petite chapelle en bois qui attirait beaucoup de pèlerins. En 471, l’évêque Perpet fit construire une grande basilique de pierre qui fut un des sanctuaires les plus importants de la Chrétienté. Le tombeau de Saint-Martin se trouvait dans son abside. Une nouvelle basilique fut consacrée en 917. A cette époque, les chanoines décidèrent de la protéger par l’enceinte fortifiée qui porte le nom de Châteauneuf, place de laquelle je vous ai montré le dôme. Il faut savoir que la basilique du XIIe siècle était une des plus vastes jamais construites. Elle faisait 110m de long, 55m de large au niveau du transept contre 30m au niveau de la nef et avait une hauteur sous voûtes de 26 m. Elle avait 5nefs sur croisées d’ogives. L’entrée à l’Ouest était encadrée de deux tours dont l’une subsiste, c’est-à-dire la Tour de l’Horloge. Chaque bras du transept se terminait également par une tour. Celle du Nord, la Tour Charlemagne, est encore debout. Je vous reparlerai de ces deux tours dans quelques instants. En 1202, la basilique fut incendiée pour la huitième fois, puis restaurée. Agrandie, la basilique romane resta jusqu’à la Révolution française. Convertie en écurie, elle s’écroula en 1797. Pour conclure sur l’ancien édifice dédié à Saint-Martin, cette basilique était l’une des plus grandes de l’Occident médiéval. C’était également le point d’aboutissement d’un des plus grands pèlerinages de la Chrétienté d’alors : le pèlerinage sur le tombeau de Saint-Martin.
Avant de vous parler plus en détail des deux tours qui ont subsisté, j’aimerai que vous les regardiez en prenant conscience que la Tour de l’Horloge, là-bas, correspondait à l’entrée de l’édifice, alors que la Tour Charlemagne, à côté de vous, correspondait au transept de la basilique.
Parlons maintenant de la Tour Charlemagne. Elle s’appelle ainsi car elle s’élève sur le tombeau de l’épouse de Charlemagne, Luitgarde, qui est morte lors du séjour de l’empereur à Tours, en 800. La légende voudrait que le roi y ait fait emprisonner son épouse. Mais ce n’est qu’une légende. Cette tour était accolée, je vous le rappelle, au Nord du transept de l’ancienne basilique. Elle a été construite au XIe siècle et complétée au XIIIe siècle. Elle possédait des fresques romanes. Elle fut vendue comme Bien national au moment de la Révolution Française. En 1813, elle fut utilisée comme fonderie de plombs de chasse et fut victime d’un incendie en 1826. En 1831, on creusa un puits à son pied et en 1875, l’eau de ce puits fut stockée au 1er étage, la tour servit donc de château d’eau. Victime de tous ces mauvais traitements, le côté Sud s’effondra en 1928. Il a été sommairement restauré depuis. Pour finir, la tour fut classée monument historique en 1958.
Si vous voulez bien me suivre, je vais vous montrer à présent la Tour de l’Horloge, aussi appelée Tour du Trésor. Rappelons qu’elle se trouvait à l’entrée de l’ancienne basilique. Cette tour a été construite progressivement du XIe au XIIIe siècle. En effet, son rez-de-chaussée et son premier étage datent du XIe siècle, alors que le deuxième étage est du XIIE. Quant au troisième étage, il date du XIIIe siècle. Cette tour était couronnée d’une flèche octogonale mais est maintenant dotée d’un dôme à lanternon. Vous devez vous demander pourquoi cette tour portait le nom de tour du Trésor. En fait, c’est parce que pendant des siècles, les dons des pèlerins furent entreposés dans cette tour. Cela constituait donc un trésor. Pour finir, cette tour fut classée monument historique en 1940, quelques années avant la tour Charlemagne, qui rappelez-vous a été classée en 1958.
Je vais vous demander de me suivre une dernière fois afin que je puisse vous parler de la nouvelle basilique. Elle a été construite de 1887 à 1924 par Victor Laloux, architecte tourangeau qui a aussi construit l’Hôtel de Ville et la façade de la gare de Tours ainsi que la Gare-musée Orsay à Paris. Elle fut construite dans le style néo-byzantin. Son chœur se situe à peu près à la même place que celui de l’ancienne basilique mais il est maintenant orienté au Nord et plus à l’Est. A l’intérieur, que vous pourrez peut-être voir rapidement tout à l’heure, le décor est très chargé. Le chœur est surélevé et éclairé par les fenêtres d’une vaste coupole surmontée d’une statue de Saint-Martin dont je vous reparlerai plus en détails tout à l’heure. Derrière le maître autel, sont conservés des fragments d’une dalle de marbre blanc mérovingienne. Dans la crypte qui est plus sobre que le reste de l’édifice, on peut voir 4 gros piliers de granit et une reconstruction du tombeau de Saint-Martin, placée au-dessous de l’endroit où étaient conservées les reliques. De cette crypte, on peut descendre dans les chapelles de Saint-Perpet et Saint-Grégoire qui correspondent aux absidioles de l’ancienne basilique de 1014. Un petit détail, la rue des Halles où nous étions il y a quelques instants lorsque nous parlions de la Tour Charlemagne, correspond à la nef de l’ancienne basilique. Revenons-en au dôme que vous avez vu tout à l’heure depuis la place Châteauneuf. Ce dôme est de type byzantin, il fut consacré en 1925 ; Il se compose d’une frise et de nervures dorées. A son sommet se trouve la statue de Saint-Martin qui bénit la cité de sa main droite et qui tient dans l’autre ses propres reliques ainsi que celles de Saint-Brice et de Saint-Perpet (Saint-Perpet étant l’évêque qui a fait construire la première basilique en pierre). Cette statue mesure 4m25 et pèse plus de 1,5 tonne.
Le parvis sur lequel nous sommes fut construit en 1925 par Maurice Boille. On y trouve le calvaire de Saint-Martin qui donne son manteau et qui est entouré de Saint-Perpet et Saint Grégoire qui furent tous trois évêques de Tours. Ce calvaire s’appelle la Charité de Saint-Martin. Il fut réalisé par M. Varenne.
Quant au portail, il compte deux colonnes monumentales avec des chapiteaux corinthiens. Il fut sculpté par Boille en 1925. On voit notamment d’un côté un casque romain et des rames symbolisant Saint-Martin soldat et de l’autre une mitre qui le symbolise évêque.
Est-ce que vous avez des questions ? J’espère que cette visite de Tours vous a plu et je vous souhaite une bonne fin de journée.