Marie nous présentait l'intérieure de l'abbatiale. Voici sa visite en français, avec un lexique en bas de page.
Eglise dédiée à Marie et à Jean, protecteurs de l’abbaye.
Une des plus grandes abbayes d’Europe occidentale.
Eglise monumentale : 90 m de long, coupoles hautes de 20m, clocher 33m.
La noblesse locale a largement participé à sa construction en donnant de l’argent.
LA NEF :
Nef unique, 4 travées chacune surmontée d’une coupole.
Dans la dernière travée, 4 gisants.
Sur les piliers, chapiteaux romans. Beaucoup ne sont pas originaux, nombreuses restaurations. Motifs végétaux sur la plupart, mais aussi sur les + gros (qui soutiennent les coupoles), scènes bibliques : Dormition de la Vierge (mort de la Vierge), Sanson et Dalila.
Aux XIX et XXe siècles, l’abbaye était une prison. Dans l’église furent construits des étages, à la hauteur des chapiteaux : 2 étages consacrés à des ateliers de tissage. Plus tard, avec l’augmentation du nombre de prisonniers, on rajoute deux autres étages, par dessus les premiers : on doit pour cela décalotter les coupoles. Coupoles actuelles datent de 1903, reconstruites lors de restaurations de Lucien Magne.
LES GISANTS :
Couvercles des sarcophages d’Henri II Plantaganet, sa femme Aliénor d’Aquitaine, leur fils Richard cœur de Lion, et belle fille Isabelle d’Angoulême (épouse de Jean sans Terre).
Les 3 premiers sont faits en tuffeau, celui d’Isabelle en bois. On ne sait pas pourquoi, sans doute une mode anglaise. L’emplacement des tombes est incertain, mais sans doute proche de leur emplacement actuel.
Pourquoi des rois et reines anglais sont enterrés à Fontevraud ?
Début XIIe, l’Anjou est régi par Foulques V. Il donne de l’argent pour la construction de Fontevraud, et à sa mort décide de s’y faire enterrer. Après lui, les membres de sa famille perpétuent le geste et cela devient une tradition.
On parle de « nécropole Plantagenêt ».
1151 : le petit fils de Foulques, Henri, devient duc d’Anjou. 1154 : il devient Henri II, roi d’Angleterre. Mariage avec Aliénor. Il est comte d’Anjou, comte du Maine, duc d’Aquitaine, duc de Normandie, duc de Gascogne, etc. Fontevraud est donc anglaise !
1189 : mort à Chinon en se prenant une poutre ! Se fait enterrer à Fontevraud.
1199 : mort de Richard. Enterré aux pieds de son père.
1204 : mort d’Aliénor. Pendant les dernières années de sa vie, elle s’était retirée à Fontevraud, mais ne devient PAS nonne.
Gisant différent : elle a les yeux ouverts et elle lit la Bible. Femme de pouvoir et de culture. Elle est représentée comme vivant à travers la prière.
1246 : mort d’Isabelle. Devenue nonne à Fontevraud lors des dernières années de sa vie. Elle demande à se faire enterrer hors de la nécropole royale par repentance. Mais son fils Henri III fera transférer son corps plus tard aux côtés des autres.
Il y avait bien sûr d’autres tombeaux, donc d’autres gisants. Ce sont les seuls intacts.
LE CHŒUR :
Contraste entre le chœur et la nef, dû à la lumière mais aussi à 2 périodes de construction : chœur de 1106 à 1117, et nef de 1117 à 1160. A la place des coupoles, une charpente en bois était prévue pour la nef.
La lumière donne cette impression de hauteur. 3 fenêtres dans chaque chapelle rayonnante, fenêtres sur le déambulatoire et ouverture dans l’abside. Grande simplicité du décor.
LE TRANSEPT :
Long de 40m. Ouvertures sur le nord, côté sud, seulement traces d’ouvertures. Par exemple, la Porte Renaissance : construite au XVIe siècle, par une des abbesses de Bourbon, pour permettre aux nonnes de passer directement du dortoir à l’église (pour pouvoir prier à toute heure du jour ou de la nuit).
Vitre sous laquelle se trouve le sarcophage de Robert d’Arbrissel, fondateur de l’abbaye et de l’ordre.
Ce qu’on a pas eu le temps de faire (vite fait) :
Prieuré de St Lazare. Accueillait les lépreux. Aujourd’hui un hôtel !
Les infirmeries St Benoit :
Construites au XIIe, mais rénovées au XVIe.
On y trouve la chapelle des Morts, où les nonnes mourantes agonisaient, à l ‘écart de la communauté. La chapelle de style gothique Plantagenet a été divisée en deux : à l’étage, appartements de la Prieure de St Benoit, au rez-de-chaussée, la pièce où les novices prononçaient les vœux fontevristes.
Le chevet de l’abbatiale :
Chevet bénédictin, que l’on trouve aussi à Cluny par ex. caractérisé par une structure pyramidale, qui diminue en hauteur plus on s’éloigne du chœur. On voit bien les 3 chapelles rayonnantes. En haut de la « pyramide », le clocher à 33m.
Lexique :
Abbatiale : abbey church
Clocher : Church tower
Nef unique : single nave
Travée : bay
Gisant : recumbent figure/effigy
Atelier de tissage : weaving workshop
Foulques : Fulk
Chapelle rayonnante : radiating chapel
Charpente : frame
Dortoir : dormitory
Sarcophage : sarcophagus
Commentaires (1)
1. marie 26/12/2009
j'avais refait qq recherches sur les chevets, et finalement je suis pas sûre que le chevet de l'abbatiale soit benedictin. je ne me souviens plus si je l'avais lu ou si j'avais analysé ça de moi même. à prendre donc avec des pincettes!
and don't forget (alix est en moi): abbey se dit /abi/ et non 'abè'