Abbatiale St-Jouin-de-Marne NP

Intérieur de l’abbaye de Saint Jouin de Marnes

(ELSA)

 

L’abbatiale est le seul vestige de la vaste abbaye qui se trouvait ici.

En rentrant dans l’édifice, on est impressionné par sa taille, il parait plus grand de l’intérieur que de l’extérieur, ce qui est sans doute du à l’architecture défensive et aux contreforts qui lui confèrent un aspect robuste.

De même, la lumière attire notre attention. C’est relativement lumineux pour un édifice roman. On doit cela à la grande fenêtre de la façade ainsi qu’aux fenêtres des murs gouttereaux.

Par ailleurs, le fait que ce soit en pente peut nous surprendre. C’est bien entendu pour s’adapter au terrain sur lequel se trouve l’église mais c’est aussi symbolique. On remarque qu’il y a trois paliers, qui forment une sorte d’invitation à rentrer mais aussi grâce auxquels on retrouve la symbolique du chiffre 3.

 

 

La Nef :

La Nef de l’abbatiale de Saint Jouin de Marnes est impressionnante de par sa taille. En effet, elle fait plus de 72 mètres de long. C’est la plus longue nef de style roman poitevin qui soit encore debout de nos jours. Elle est constituée de pas moins de 10 travées :

- les 3 premières : elles ont conservé le style d’origine. Les chapiteaux que l’on peut y observer ont été sculptés par la même personne que la façade.

- les 7 suivantes : on y a remplacé les voûtes en berceau par des voûtes d’ogives (croisées angevines) qui sont un témoin du début du gothique dans la région.

Mais les voutes des collatéraux et les arcades en bordure de nef sont toujours en plein cintre.

Sur les voûtes, on peut admirer de nombreuses clefs de voûte dont la présence est possible grâce à l’enchevêtrement des nervures. En tout dans cette église, on trouve 80 médaillons sculptés.

Par ailleurs, lorsque l’on rentre pour la première fois dans cette église, notre attention est retenue par la blancheur des pierres des piliers. Cette blancheur est due aux travaux de restauration qui ont été effectués aux XIX et XXème siècles.

Notre œil est aussi attiré vers le haut, ceci est du a différentes choses :

-         Il y a deux niveaux de chapiteaux

-         Les voûtes paraissent extrêmement légères

En observant cette nef, on peut observer différentes techniques et différents styles architecturaux. Ces différences correspondent aux étapes de la construction de l’abbatiale. En effet, on passe de l’architecture originale grâce aux voûtes en berceau en plein cintre des collatéraux, à une évolution avec les voûtes en berceau brisé des premières travées (pendant la construction, on partait du transept pour aller vers la façade) pour finir avec les voûtes de style « Plantagenêt » du XIIIème. On ne sait pas aujourd’hui si avant que ces voûtes aient été rajoutées on trouvait une voûte en berceau ou seulement une charpente apparente comme c’était souvent le cas à cette époque. Ce système de voûte dit « Plantagenêt » se retrouve, dans le Poitou, uniquement à Saint Jouin et à Airvault, une commune avoisinante.

 

Les chapiteaux :

Les plus vieux d’entre eux, qui n’ont pas été refaits, sont aussi l’œuvre du sculpteur qui a décoré la façade. On y voit beaucoup de végétaux, des animaux réels mais aussi mythologiques. Certains sont encore en très bon état :

-         2ème travée : les lions qui gardent l’entrée

-         2ème travée : le sagittaire et le lion (zodiaque, personnages mythologiques)

-         6ème travée : abbé(oui donc c’est bien un abbé Natalia) aux deux crosses(les ENOOORMES sucettes). Il a ces deux crosses pour montrer l’autorité de celui qui transmet la parole de Dieu et l’autorité de l’Eglise elle-même. Cette scène est représentée avec quelques variantes sur 3 autres chapiteaux.

-         Transept : étourneaux alignés. Il n’y a donc pas que le sujet de l’église mais aussi beaucoup de représentations animales.

 

 

Le transept :

A la croisée du transept, on peut observer une coupole octogonale. Cette croisée du transept est le seul témoin de l’église antérieure, qui se trouvait ici aux alentours de l’an 1000. Le style est préroman, on remarque de hautes arcades étroites surmontées de deux baies géminées (peut être pour éclairer une tribune) et d’un oculus aveugle (auparavant ouvert).

De plus, dans chacun des bras du transept, on peut admirer une chapelle, au nord elle est dédiée aux saints apôtres et au sud à Saint Michel. Du côté de la chapelle saint Michel, on remarque un meuble, un chapier, utilisé pour ranger les chapes de cérémonies.

Enfin, le christ, restauré récemment suite à un concours organisé par « Le Pèlerin ».

 

Le déambulatoire :

Il est lumineux grâce aux grandes baies et très large (3m) afin de pouvoir accueillir la foule de pèlerins qui venaient ici au moyen âge pour admirer les reliques de Saint Jouin, fondateur de l’abbaye et de Saint Martin de Vertou, qui ont été ramenées ici par des moines au début du IXème siècle, lorsqu’ils fuyaient les invasions Vikings. Le déambulatoire dessert trois chapelles rayonnantes :

-         Au nord : la chapelle saint Benoit

-         La chapelle axiale est dédiée à la vierge Marie. On peut d’ailleurs la reconnaître dans le médaillon de la voûte.

-         Au sud : Marguerite d’Antioche

Les retables de ces chapelles datent du XVIIème siècle, ils sont somptueux et ce pour plusieurs raisons :

-         Grâce à un regain de prospérité de l’abbaye

-         Grâce à la réforme catholique qui met un point d’honneur à illustrer les dogmes et dévotions par l’art.

 

Le chœur :

Il est très profond, ce qui nous laisse comprendre qu’il y avait ici une longue tradition monastique. Il a sans doute été surélevé au XIIIème pour ajouter les voûtes d’ogives. Il est donc très haut et, là encore, on retrouve la symbolique du chiffre 3 avec les trois niveaux (hautes arcades, arcature aveugle, fenêtres).Ces trois niveaux permettent aussi l’élévation de la pensée vers la prière. Grace à ces fenêtres de l’abside, le chœur peut aussi être éclairé naturellement.

Ce qui retient le plus notre attention dans le chœur, c’est le mobilier : il provient de l’école de sculpture, peinture et ébénisterie de l’abbaye.

-les stalles de chêne datent du début du XVIIIème et montrent aussi l’importance de l’abbaye. La stalle de l’abbé était celle surmontée d’un baldaquin a cariatides. A l’avant, on peut observer les miséricordes (décorées de fleurs et de visages [peut être un autoportrait de l’ébéniste]). Elles permettaient aux moines, notamment les plus vieux, de s’appuyer pendant les offices tout en ayant l’air d’être debout.

- Le lutrin : est fait de bois de poirier et représente un griffon(représentant le double nature du christ), il tient dans ses mains un écusson où l’on peut lire le mot PAX, la devise des bénédictins.

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